Prendre la parole en public, se préparer au “grand oral”, débattre, raconter une histoire, déclarer sa flamme, s’indigner… Bien parler, et savoir se faire entendre, ça s’apprend

Pour convaincre son auditoire, trouver les bons mots ne suffit pas ; encore faut-il trouver sa voix. Aux côtés d’Hervé Pata, expert en la matière depuis trente ans, nous explorerons les techniques pour libérer et maîtriser notre voix. Car avoir une voix bien à soi, c’est aussi être bien avec soi !

Avec
  • Hervé Pata, professeur de techniques vocales et oratoires, compositeur, dépositaire d’une méthode d’amélioration de la voix parlée, auteur d’ouvrages sur le sujet et anciennement maître de conférence à Sciences-po Paris

Nous avons tous connu ce moment où notre voix nous fait défaut, précisément quand nous en avons le plus besoin. Déclaration d’amour, entretien d’embauche, examen oral, réunion de travail, toast festif… Autant d’occasions où, sous le coup de l’émotion, notre voix nous trahit et nous prive de l’assurance que nous cherchions farouchement. Ces instants nous rappellent à quel point il est essentiel de maîtriser sa voix pour s’exprimer avec confiance en toutes circonstances.

De plus, qui ne rêve pas d’avoir une belle voix ? Ou mieux encore, une bonne voix, capable d’avoir une véritable incidence sur l’écoute de nos auditeurs ? Trouver sa voix n’est pas une mince affaire, et vous le découvrirez au fil des cinq épisodes de ce podcast. Hervé Pata, dépositaire de la méthode HP©, nous partagera ses analyses, ses conseils, et des exercices à pratiquer chez soi pour devenir les maîtres de notre propre voix. Cet organe peut en effet devenir un fabuleux allié lors de nos prises de parole, pour peu que nous en connaissions le fonctionnement. Une voix bien placée, proche de soi et épanouie, c’est aussi un discours plus libre et plus confiant. Alors tirons ensemble les leçons des meilleurs exemples à suivre… et à ne pas suivre, pour trouver notre propre voix !

Épisode 1/5 : Placer sa voix

Pour trouver sa voix, il est essentiel d’apprendre à bien la placer. Dans ce premier épisode, nous explorerons donc les bases de la voix : les ondes vibratoires des cordes vocales. En les dirigeant correctement, on y gagne un timbre plus naturel et plus riche !

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  • Hervé Pata, professeur de techniques vocales et oratoires, compositeur, dépositaire d’une méthode d’amélioration de la voix parlée, auteur d’ouvrages sur le sujet et anciennement maître de conférence à Sciences-po Paris

Placer sa voix, c’est lui apporter richesse et profondeur. La voix va bien au-delà des mots, elle touche aussi l’inconscient de l’auditoire. Les vibrations émises par nos cordes vocales, transformées par notre cerveau en signaux électriques et perçues comme des sons, ont le pouvoir d’éveiller des sensations variées – des caresses, des frissons, ou parfois des irritations. Une voix peut être belle et naturelle, mais ce qui compte le plus, c’est que son expressivité nous paraisse authentique. Pour bien placer sa voix, il faut comprendre que la voix n’est au départ que du son… et du bruit ! Et puisque le cerveau humain préfère le son au bruit, il est logique que ce soient les voyelles, plus musicales que les consonnes, qu’il faille appuyer. Placer sa voix, c’est orienter les vibrations des cordes vocales vers les résonateurs, ces amplificateurs naturels qui modifient le timbre et la qualité de notre voix.

 

Épisode 2/5 : Travailler son souffle

Dans ce deuxième épisode, Hervé Pata nous montre que la respiration est la clé d’une prise de parole réussie. L’air expulsé sous pression fait vibrer les cordes vocales, d’où l’importance d’une bonne gestion du souffle pour entretenir la voix. Un phénomène naturel, mais qu’il faut savoir exploiter !

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Hervé Pata, professeur de techniques vocales et oratoires, compositeur, dépositaire d’une méthode d’amélioration de la voix parlée, auteur d’ouvrages sur le sujet et anciennement maître de conférence à Sciences-po Paris
Lorsque l’on pense à la respiration, on imagine souvent un geste automatique et naturel qui n’exige aucune maîtrise particulière. Pourtant, quand il s’agit de prendre la parole ou de chanter, c’est tout un art ! Chaque souffle, chaque pause a son importance. Mais comment maîtriser cette ressource si précieuse sans y penser constamment ? En fait, respirer correctement, c’est bien plus qu’aspirer de l’air : c’est savoir doser, gérer son souffle pour produire des sons clairs, puissants et adaptés à ce que l’on veut exprimer. Découvrez dans cet épisode l’importance de la respiration pour maîtriser l’art de la parole !

Épisode 3/5 : Améliorer sa prononciation

Dans cet épisode, on plonge dans l’art de bien prononcer. Avec la tendance actuelle à accélérer le débit de parole, les muscles de la bouche et de la langue sont devenus de moins en moins efficaces. Hervé Pata nous montre comment une articulation soignée redonne à notre parole toute sa clarté !

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Hervé Pata, professeur de techniques vocales et oratoires, compositeur, dépositaire d’une méthode d’amélioration de la voix parlée, auteur d’ouvrages sur le sujet et anciennement maître de conférence à Sciences-po Paris
Hervé Pata préfère parler de prononciation plutôt que de diction ou d’articulation. Si la diction française exerçait une influence importante jusqu’aux années 60, elle est aujourd’hui totalement dépassée. Roland Barthes, célèbre linguiste et sémiologue, estimait que « l’articulation veut donner à chaque consonne la même intensité sonore ». Une idée que conteste Hervé Pata pour qui, au contraire, ce sont les voyelles qu’il faut privilégier. L’accent consonantique est à éviter, sauf si cela est justifié. On peut choisir de marquer sa colère ou sa désapprobation en appuyant sur certaines consonnes, mais le cerveau de l’auditeur percevra toujours cet accent comme un signe d’autorité, voire d’agressivité.

Épisode 4/5 : Contrôler son débit de parole

Avez-vous remarqué à quel point le débit de parole s’est accéléré chez les jeunes générations ? Ce phénomène, influencé par les smartphones et les réseaux sociaux qui incitent de fait à s’exprimer plus vite, doit être enrayé si l’on veut améliorer notre élocution. Et Hervé Pata nous montre comment !

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Hervé Pata, professeur de techniques vocales et oratoires, compositeur, dépositaire d’une méthode d’amélioration de la voix parlée, auteur d’ouvrages sur le sujet et anciennement maître de conférence à Sciences-po Paris
On a tous déjà senti, lorsque l’on s’apprêtait à dire quelque chose qui nous tenait à cœur, cette sensation d’urgence dans la poitrine qui accélère notre débit de parole. Et qui n’a pas, en parlant vite par peur de perdre l’attention de son public, produit l’effet inverse ? Car c’était sans compter le temps dont a besoin le cerveau humain pour assimiler un discours. Une déclamation est un flot continu de mots et notre cerveau a besoin de petits instants de pause pour assimiler et retenir un maximum d’informations, d’idées ou de propositions. Hervé Pata rappelle qu’il peut être intéressant toutefois d’accélérer certains mots pour exprimer un sentiment, marquer une impulsion ou insuffler de l’enthousiasme.

Épisode 5/5 : Enrichir sa prosodie

La prosodie est une arme de persuasion redoutable, capable de captiver l’auditoire à travers les subtiles modulations de la voix. Jouer avec les intonations, les rythmes et les sons est essentiel pour quiconque souhaite exceller dans l’art oratoire.

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Hervé Pata, professeur de techniques vocales et oratoires, compositeur, dépositaire d’une méthode d’amélioration de la voix parlée, auteur d’ouvrages sur le sujet et anciennement maître de conférence à Sciences-po Paris
Hervé Pata compare le discours à une partition musicale, où l’orateur serait à la fois le compositeur et l’interprète. Le discours fait appel à l’inconscient de l’auditoire et peut provoquer des sensations et des émotions variées, exactement de la même façon qu’une musique de Mozart ou de Rachmaninov peut nous affecter. C’est pourquoi les effets prosodiques jouent un rôle essentiel dans l’énonciation d’un discours. Parmi ces effets, le ralenti est souvent appliqué à un mot pour en renforcer le poids. Le silence, d’une durée minimale de deux secondes, permet quant à lui de créer une rupture et une attente. Le toboggan, une figure qui fait glisser la voix de l’aigu vers le grave, est un autre procédé intéressant, tout comme le « V », où la voix part du registre aigu, descend vers le grave puis remonte. Enfin, il existe le « V » renversé, inverse du précédent, où la trajectoire de la voix suit un chemin opposé. Toutefois, avant de jouer de ces effets, il est important de souligner que la base même de la prosodie réside dans la fluidité de l’expression !

 

Categories: communiquer

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